Faut-il utiliser les Presets (1) ?…
N’importe quelle station de travail propose des Plug-Ins. Certains sont des traitements visant à modifier les sons d’origine, d’autres des effets qui s’ajouteront à ces même signaux, sans oublier la catégorie des Instruments Virtuels dédiés à la composition MIDI. Chacun de ces Plug-ins vous permet à son tour d’utiliser un nombre plus ou moins important de Presets (ou préréglages), conçus par le fabricant dans le but de vous aider à obtenir le résultat escompté, ou au moins de vous faire gagner du temps.
Pour autant, en quoi ces préréglages d’usine sont-ils pertinents en terme de mixage (Instruments Virtuels mis à part) ? Essayons si vous le voulez bien de faire un peu le tri pour distinguer les Presets « gadgets » de ceux qui sont réellement utiles…
Ayant divisés nos Plug-ins en plusieurs sous-groupes : les Instruments, les traitements Dynamiques (Compresseurs, Gates), les traitements Fréquentiels (Egaliseurs) et les Effets (Reverb, Delays, Flangers, Phasers, etc…), concentrons nous dans ce premier article sur les Presets d’Egalisation.
Presets d’Egalisation
Si on en revient aux bases, un égaliseur vous permet de jouer sur le contenu spectral d’un son en amplifiant ou atténuant certaines de ses composantes, les Harmoniques. Vous pouvez donc à loisir ajouter des graves ou couper des aigus afin de modeler le son à votre convenance et surtout lui permettre de se mélanger au mieux aux autres sources de votre mixage (les rappels de base sont ici).
Mais il ne faut pas oublier que l’égaliseur n’est qu’un outil… Nous devrions donc penser, « visualiser » ou imaginer le son que nous recherchons, puis utiliser notre outil pour essayer d’atteindre ce but. Bien souvent malheureusement, nous tournons des boutons un peu au hasard pour voir comment modifier le son original, mais sans avoir de vision très claire de ce que l’on veut obtenir…. Comme tout ceci est très subjectif, trois personnes différentes pourraient tout à fait égaliser la même guitare avec trois résultats au final très variés et pourtant pertinents dans tous les cas. Personne n’aurait tort ou raison, simplement les choix esthétiques seraient différents. C’est exactement la raison pour laquelle tel groupe fait appel à tel ingé-son réputé au moment du mixage : ses pairs sont tout aussi compétents, mais Mr X semble plus adapté ou plus « dans la sensibilité de… » que Mr Y.
Qui égalise ?
Si vous suivez mon raisonnement, nous pouvons imaginer une situation : vous convoquez trois amis dans votre studio et leur demandez « faire le son » de la batterie pour vous. Chacun s’exécute et vous choisissez le « meilleur » résultat (traduisez : celui que vous préférez). Vous pouvez ensuite demander à ces même amis (ou à trois autres d’ailleurs, tant qu’à faire…) de s’occuper de la basse. Vous choisissez de nouveau, passez à la guitare et ainsi de suite… Vous conviendrez avec moi que vous seriez dans ce cas-là dans le rôle d’un producteur (au mieux), mais en tous cas pas celui d’un Ingé-son en charge d’un mixage…
Cette situation peut prêter à sourire tant elle parait déconnectée de la réalité, pourtant bien c’est à ça que se résume l’utilisation de préréglages d’égalisation.
Pas convaincus ?
Prenons un Preset au choix dans la liste de votre égaliseur favori, un préréglage de caisse claire par exemple… Pensez-vous que l’employé qui l’a conçu, depuis son bureau à l’autre bout du monde, ait la moindre idée du style de musique sur lequel vous travaillez en ce moment ? Croyez vous qu’il connait le modèle de caisse claire utilisée (diamètre, profondeur, matériau, choix et tension des peaux, baguettes, etc) ?… Ou qu’il a prédit que vous utiliseriez tel micro placé à tel endroit, passant dans tel préampli, écouté via tels moniteurs (la liste pourrait être longue et si vous pensez que ce ne sont que des détails, revoyez vite votre conception de la prise de son ! ) ?…
Si en revanche vous êtes d’accord avec le fait qu’il y a un milliard de chances pour que notre réglage d’usine fonctionne, vous pouvez :
- en changer (de Preset),
- changer de plug-in d’EQ (pour essayer d’autres Presets !),
- demander à vos trois copains de vous proposer leur conception respective de « votre » caisse claire (Indice : ils sont avantagés par rapport au Preset, puisqu’eux au moins, ils peuvent l’écouter, la caisse claire…),
- ou essayer de la mixer vous même.
Mixez-la vous même. Ce sera peut-être plus long, surement difficile au début, mais juré, vous allez apprendre des choses. Vous prendrez chaque nouvelle situation comme ce qu’elle est (un cas unique), vous vous tromperez (ça va, on n’est pas chirurgiens du cerveau), vous progresserez (c’est inévitable) et serez au final tellement content d’obtenir le son que VOUS recherchiez, d’avoir en fait mixé cette caisse claire à VOTRE façon.
Oubliez les presets d’EQ.
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